Monsieur Révillon se permet, dans le journal de Bois-Colombes numéro 108 d’octobre-novembre 2014 de prendre quelques libertés avec la réalité de l’opération de la ZAC Pompidou-Le Mignon
Aussi, nous nous devons de réfuter point par point les inexactitudes et les arguments fallacieux avancés.
Une volonté de déni du droit de recours.
Dès le début de l’entretien, Monsieur Révillon veut faire croire aux lecteurs que des personnes font des recours de manière systématique et par-delà empêchent le projet de démarrer.
Ce qui est absolument faux car tout d’abord certains permis n’ont fait l’objet d’aucun recours comme pour le lot M (immeuble angle avenue Argenteuil et rue Le Mignon). C’est seulement l’aménageur qui a pris l’initiative de ne pas commencer cette construction.
Ensuite, seules les personnes concernées directement par l’opération contestent les actes et les permis de construire. Mais pour Monsieur Révillon, dès que des personnes font valoir leur droit ils le font de manière abusive. En quoi vouloir faire respecter son droit le plus sacré, le droit de propriété cela serait démesuré, injuste. Pourquoi elles ne devraient pas se plaindre (au sens figuré et au sens propre) mais simplement se taire.
N’en déplaise à Monsieur le Maire nous sommes dans un état de droit et à ce titre toute personne peut intenter une action en justice dès qu’elle estime que son droit est bafoué.
Une volonté de stigmatiser les plaignants
Lorsque le Maire atteste que les recours sont motivés pour des raisons personnelles, nous sommes d’accord. En effet, il s’agit bien de se défendre pour des raisons personnelles quand est en jeu l’expropriation ou l’expulsion de son logement. Toutefois, dans ses propos une connotation négative pointe. Est-ce immoral ou illégitime ? Non, quoi de plus légitime, qu’après des années, des décennies, vous ne souhaitiez pas être chassé de votre logement !
Une volonté de ramener la défense de personnes expropriées et/ou expulsés à des considérations purement financières
Pour monsieur Révillon, les requérants seraient simplement motivés par des considérations financières. Cette accusation est à la limite de la diffamation, de la calomnie. En effet, cette critique est injustifiée et mensongère, elle est inventée avec le dessein de nuire à la réputation et à l’honneur des plaignants. Pour preuve deux faits. Le premier est que dans le cadre d’une expropriation vous ne vendez pas en faisant une plus-value mais vous recevez des indemnités qui sont bien souvent à 20% du prix du marché. Deuxièmement, les demandes au titre de l’article L. 761-1 du Code de justice administrative est de condamner la commune de Bois-Colombes, ensemble la société Bouygues Immobilier à verser solidairement aux plaignants ne dépassent jamais la somme de 3 000 euros. Il est à noter d’ailleurs que La mairie et Bouygues eux demandent chacun 5 000 euros et devant le tribunal civil, Bouygues demandent 483 676 euros en tant que dommages et intérêts et sur le fondement de l’article 700 du Code de procédure civile 7 500 euros.
Une volonté de ramener la défense de personnes expropriées et/ou expulsés à des considérations idéologiques
Non content d’être animés par des considérations personnelles, financières, les plaignants feraient, pour Monsieur Le Maire des recours simplement par idéologie. C’est-à-dire que leurs recours ne seraient faits que pour s’opposer au Maire en tant qu’homme politique. C’est faire peu cas de la détresse de ces personnes et décidément ne pas les comprendre. Elles contestent simplement les décisions de la municipalité qui permettent à Bouygues de construire à l’endroit de leurs logements et les permis de construire déposés par l’aménageur (qui d’ailleurs est aussi Bouygues).
Une volonté de minorer le mécontentement et de jeter l’opprobre sur des habitants qui sont chassés de leur quartier.
Enfin, monsieur Révillon jette l’opprobre sur des habitants qui font valoir leur droit en justice en les présentant comme une minorité qui entend dicter sa loi au détriment de l’intérêt général.
Il faut rappeler qu’au-delà de cette minorité c’est en fait des centaines de personnes qui ont été concernés par le projet. En effet, il ne faut pas oublier tous ceux qui n’avaient pas les moyens financiers de s’opposer ou ceux qui ont préféré vendre ou quitter leurs logements par usure psychologique ou par lassitude. Les requérants doivent être aussi considérés comme les représentants de cette majorité silencieuse.
Aussi, vouloir opposer des administrés entre eux n’est pas digne d’un maire qui doit se préoccuper du bien vivre de l’ensemble de ses concitoyens.
Quant à leur faire porter la responsabilité de priver les habitants de nouveaux équipements et d’empêcher la réhabilitation du quartier cette attitude est scandaleuse.
Faut-il rappeler que cela fait plusieurs années que la municipalité aurait dû s’occuper de ce quartier (aucune mesure n’a été prise pour éviter la détérioration de certaines habitations, en guise d’accueil de centres aérés, de lieux de loisirs des préfabriqués vieux de plus de 30 ans).
De surcroit, les équipements publics comme le nouveau centre aéré ne profiteront qu’aux futurs habitants (pour rappel plus de 1 000 logements nouveaux).
Les plaignants veulent un quartier nord rénové, veulent que leur droit soit respecté, veulent continuer à vivre à Bois-Colombes.
Tout simplement.