Comme chaque habitant de Bois-Colombes, j’ai reçu la lettre du maire nous présentant ses meilleurs vœux pour la nouvelle année. Il est rassurant que certaines traditions subsistent. Rassurante, c’est justement ce que cette lettre semblait vouloir être. A ne parler que de sécurité, cheval de bataille électoraliste favori du parti présidentiel, toute inquiétude aurait du, à la lecture, se dissiper. C’est pas de chance : ma réaction fut presque inverse.
Pour notre sécurité, la Municipalité a décidé de recourir à l’installation de caméras video dans nos rues et places.
Derrière l’appât de la sécurité se cache, bien souvent, l’hameçon de la perte de liberté.
La sécurité est le premier ennemi de la liberté.
Le paradoxe non seulement n’est pas compris, mais au contraire, on proclame que la revendication » libre par ce qu’en sécurité » doit-être satisfaite immédiatement. Or, la sécurité pour soi, limite nécessairement la liberté de l’autre. (suite…)
500.000 euros par an pour le fonctionnement de la vidéosurveillance (auxquels il faut ajouter les deux millions d’investissements de départ). Autant d’argent qui dans une ville où la délinquance est faible et où les ressources fiscales sont très basses pourrait être utilisé à de meilleures fins.
Cette trentaine de caméras élucidera, comme partout en France, 2 ou 3 cas par an. Deux élucidations de Tag par an valent-ils 500.000 euros ?
Assurément non. Si la ville subissait une vague de crimes et de délits, oui. Mais dans le contexte actuel le maire ferait mieux de s’occuper des vraies préoccupations des Bois-Colombiens.
Cette somme pourrait servir par exemple à : (suite…)
La vidéosurveillance est aujourd’hui, portée par une opinion publique favorable, plébiscitée par toutes les tendances politiques confondues. D’ailleurs, il convient de souligner le glissement sémantique puisque le mot de vidéoprotection est préféré à celui de vidéosurveillance. Cela rassure car on ne veut plus nous espionner mais nous protéger comme si une caméra ne servait pas à filmer !
Ce désir de protection ne doit pas masquer les enjeux et les questions philosophiques attachées à ce moyen.
La municipalité ayant décidé d’installer 36 caméras de vidéosurveillance pour un montant total de 1,800,000 €, voici un tour d’horizon de quelques articles sur le sujets :
D’abord les… enfin non, le pour :
- Vidéosurveillance : le rapport qui prouve son efficacité par Jean-Marc Leclerc sur Le Figaro le 21 août 2009
mais très vite relativisé par (dans l’ordre chronologique) :
- Grande-Bretagne : caméras partout, résultats nulle part par Noé LE BLANC sur Rue89 le 30 mai 2008.
- Sous l’œil myope des caméras par Noé LE BLANC sur Le Monde diplomatique en septembre 2008.
- Télésurveillance par Noé LE BLANC sur Revue du MAUSS permanente le 14 décembre 2008.
- Vidéosurveillance : un rapport biaisé par Jean-Marc Manach sur Bug Brother, blog du site Le Monde, le 23 mars 2009
- EFFICACITÉ VIDEOSURVEILLANCE : THE INDEPENDENT CONTREDIT LE FIGARO par Gilles Klein sur Arrêt sur Images le 25 août 2009
- Loppsi : l’efficacité de la vidéo surveillance n’est pas prouvée par Sebastian Roché sur Rue89 le 18 février 2010
La municipalité de Bois-Colombes a voté dans le budget 2010, l’installation de 36 caméras de vidéosurveillance dans Bois-Colombes pour un montant total de 1,800,000 €. Changeons d’èRe vous propose par l’intermédiaire des commentaires cet article de donner votre opinion sur le sujet.